Je n’ai jamais apprécié les reportages photos exécutés dans les hôpitaux, maisons de retraite, instituts… Rayez la mention inutile.
Je les trouve généralement voyeuristes, ils me mettent mal à l’aise, c’est le but allez-vous me dire… Mais ce n’est justement pas la maladie ou le patient qui me met mal à l’aise mais l’œil trop souvent impudique du photographe qui ne respecte pas toujours la dignité de ses pairs, et ce dans l’unique but de faire une photo aguicheuse.
Mais il faut toujours une exception pour confirmer la règle.
Comme beaucoup de personnes de ma Timeline Facebook si j’en crois le nombre de partages, j’ai été touchée, que dis-je bouleversée par la série « The Battle we didn’t choose« . Cette série me hante depuis plusieurs jours.
Angelo Merendino et Jennifer se sont mariés en 2007. 5 mois plus tard, un cancer du sein est diagnostiqué sur Jennifer, le combat commence, il durera 4 ans.
De prime abord, on pourrait justement penser qu’il s’agit d’une série malsaine, comme évoquée plus haut. Ce n’est pas le cas, dès les premiers clichés on se rend compte que ce qui caractérise les photos d’Angelo, c’est l’amour qu’il porte à sa femme, à la vie, pas la vie vs la mort mais à la vie au quotidien qui peut malheureusement être la vie avec la mort aussi.
On s’accorde peu à la technique quand on regarde des photos qui sont de tels coup de poings mais il va sans dire que ces noirs et blancs francs et crus sont parfaits.
De plus, quand on analyse la démarche d’Angelo un peu plus en profondeur, on remarque que la série a commencé bien avant la maladie de Jennifer.
Il ne s’agit pas d’un reportage photo dont l’objet est la maladie. Non l’objet de la série est leur couple, sa femme, leur amour, leur vie ensemble.
Si Jennifer n’avait pas été malade, je parie qu’il aurait pris autant de photos d’elle, d’eux. Et cette nuance dans la démarche fait toute la différence. Jennifer, malgré la maladie, ce fichu cancer qui nous touche tous peu ou prou ou nous touchera un jour, reste l’être aimé, elle n’est pas définie par sa maladie. Aucun malade ne devrait jamais être résumé à sa maladie.
L’intégralité de la série se trouve sur le site Internet d’Angelo : The Battle we didn’t choose, ou encore sur sa page Facebook.
2 commentaires sur “The battle they didn’t choose”
qyrool | il y a 9 années |
Je n’avais pas eu le courage de regarder cette série de photos jusque là. La disparition d’un proche est la plus grosse angoisse de ma vie, j’ai tendance à éviter tout ce qui touche à se sujet sous peine d’être hanté pendant plusieurs jours. Merci pour cet article qui m’a donné le courage de découvrir ces sublimes clichés.
Marie | il y a 9 années |
Je ne peux pas te donner tord, j’ai la même angoisse, et pour cause, ce n’était pas le cas avant.
D’un autre côté je pense aussi que c’est l’angoisse la plus « saine » car c’est celle qui permet d’être entier, de vivre pleinement et de profiter de chaque instant afin de ne pas avoir de regrets ou en tout cas beaucoup moins